Créée en 1881, Royal de Gruijter est une entreprise de déménagement renommée aux Pays-Bas. Depuis plus de dix ans, elle transporte les instruments de classe mondiale de l’Orchestre Royal du Concertgebouw lors de ses tournées.
Une collaboration avec l’orchestre pour accomplir des objectifs de durabilité
Début 2020, l’orchestre a contacté Royal De Gruijter afin de se fixer un nouvel objectif : rendre ses tournées plus durables. Au cœur de cette démarche figurait le souhait de recourir au biodiesel, plus précisément à l’huile végétale hydrogénée (HVO), pour alimenter le fourgon Royal De Gruijter réservé au transport des instruments de l’orchestre. Ce type de carburant est obtenu à partir de cultures renouvelables. Il réduit de 90% les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et diminue les émissions d’oxyde d’azote, de particules et de monoxyde de carbone.
Le projet a pris du retard du fait de la pandémie, mais a finalement débuté avec un test réalisé lors d’une tournée récente de l’orchestre. Partant d’Allemagne et rejoignant le sud-est de l’Europe, la tournée a permis à Royal De Gruijter d’explorer la faisabilité d’alimenter ses véhicules au biodiesel sur de longues distances. Depuis, en fonction de la disponibilité des stations en biocarburant, Royal De Gruijter utilise du biodiesel à chaque fois que l’orchestre le demande.
Se tourner vers un avenir à faible empreinte carbone
Noble Mobility, la société parapluie de Mobilitas aux Pays-Bas, dont Royal De Gruijter fait partie, étudie actuellement les moyens d’améliorer la durabilité de toutes ses activités, au-delà du travail qu’elle réalise pour l’orchestre. Le groupe dispose de son propre comité de développement durable, regroupant des représentants de toutes ses entités.
« En tant que groupe, nous réfléchissons constamment à nos efforts en matière de développement durable. [L’association avec l’Orchestre Royal de Concertgebouw] nous a aidé à repenser le déploiement de notre action », a déclaré Edwin Ooms, directeur général de l’entreprise.
Edwin Ooms est également membre du Comité RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de Mobilitas. « Aux Pays-Bas, les différentes municipalités néerlandaises décrivent les exigences en matière de développement durable sur des feuilles de route pour les années à venir, et nous devons nous y conformer. À ce titre, nous devons également rédiger un plan. »
Les défis de l’adoption d’une énergie plus propre
Le passage de l’ensemble de la flotte de Noble Mobility au biocarburant est envisagé dans un avenir proche, mais pose quelques défis. La flotte est composée de nombreux véhicules dernière génération, pouvant passer du diesel standard au biodiesel ; mais le nombre de stations de ravitaillement en carburant HVO est limité. Remko Hitijahubessy, directeur général de Royal De Gruijter, explique : « Nous voyageons dans toute l’Europe et le biodiesel n’est pas encore disponible partout. Cela implique que les itinéraires soient planifiés soigneusement, afin d’utiliser le HVO pendant tout le voyage. Ce n’est pas toujours efficace, ni même possible. »
D’autre part, l’augmentation des coûts et la manière de communiquer son impact pour les clients constituent d’autres défis.
Le HVO est au moins 10% plus cher que le diesel ordinaire. Edwin Ooms explique que des données solides démontrant la réduction des émissions de carbone sont nécessaires. Les clients peuvent alors potentiellement les utiliser afin d’améliorer leurs propres efforts en matière de développement durable.
« La disponibilité des biocarburants ne nous permet pas de garantir que tous les trajets seront écologiques, mais [nous espérons que dans un avenir proche] nous pourrons garantir des véhicules HVO sur environ 70% de nos trajets », a-t-il ajouté.
À travers l’Europe, les entreprises de transport passent progressivement à des sources d’énergie plus durables et Noble Mobility veut être à l’avant-garde. C’est pourquoi l’entreprise teste également d’autres options de transport durable, comme des fourgons électriques et des véhicules à hydrogène.
« [Bientôt, une énergie plus propre] ne sera plus un élément-clé de différenciation ; ce sera la norme. Nous devons donc explorer toutes les options et nous doter d’une stratégie », a déclaré Remko, « également parce que la transition aura des répercussions sur nos activités ».
« De nombreux éléments de la chaîne logistique seront affectés par la transition », a ajouté Edwin Ooms. « Mais le passage à l’énergie durable n’est pas négociable pour nous. La question n’est pas de savoir si nous le ferons, mais comment ».
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